Œnochoé attiqueŒnochoé attique à figures rouges. Trouvée à Nola. Haut. : 19,4 cm. Vers 460-440 av. J.-C., Attribuée au Peintre de l'œnochoé de Bruxelles. DescriptionHomme barbu marchant vivement vers la droite; son pétase (chapeau de voyage à larges bords) pend librement derriËre la nuque; chlamyde par dessus tunique courte, épée menaÁante dans la main droite et lance dans la main gauche. Femme marchant vers la droite, tÍte retournée; tunique longue, himation; baguette dans la main droite, bras droit tendu en ariËre; skyphos posé à plat sur la paume de la main gauche. Identification
Plus que les attitudes des deux personnages, ce sont les objets qu'ils portent et la maniére dont ils les tiennent qui évoquent la rencontre d'Ulysse et Circé décrite par Homére au chant X de l'Odyssée. Éléments de commentaireCette rencontre entre Ulysse et Circé est bien attestée sur les vases attiques (cf. LIMC, s.v. Kirké), mais rarement avec une telle sobriété; elle est ailleurs traitée d'une maniére plus extensive, qui prend en compte le début de l'histoire, avec la métamorphose, plus ou moins accomplie, des autres Grecs. Ici, le peintre a évité toute notation de lieu et de mobilier, et aucune allusion à l' "avant" ou l' "aprés" de l'instant représenté ne permet de l'inscrire dans un déroulement narratif. En effet, contrairement à ce que l'on attendrait, Ulysse se précipite sur Circé alors qu'il n'a même pas encore bu le breuvage, - si du moins telle est bien la signification du skyphos, tenu bien horizontalement par Circé, donc plein; la disposition des protagonistes ne permet pas de faire jouer le critére du principe de dextéralité (voir lexique); au contraire, elle laisse au " lecteur " toute liberté de retrouver le récit en commençant par l'une ou l'autre face...et de tirer librement la conclusion que peut suggérer cette histoire de boisson maléfique sur une cruche à vin. Présentés isolément en A et en B, séparément mais dans des attitudes globalement comparables, Ulysse et Circé sont moins, ici, des acteurs d'une anecdote que des types emblématiques : le héros-voyageur fougueux et déterminé, et la magicienne, dont l'apparence de jeune femme tout ordinaire est démentie par le recours aux instruments de la sorcellerie. Texte de référenceHomére, Odyssée, chant X. Bibliographie
ARV 2 775, 5. |
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