Les Tableaux tirés de l'Iliade - LIVRE XV
I - TABLEAU : Jupiter en courroux, caressé et calmé par Junon. On doit donner à cette déesse un air faux et coquet. Les tableaux du genre de celui-ci et du précédent, pour être simples et peu chargés, me paraissent les plus difficiles de la suite et n'ont qu'un objet, et cet objet doit satisfaire ceux qui l'ont remplis de la lecture d'Homère ; ainsi par les mêmes raisons on pourrait encore supprimer celui-ci.
Mais elle ne la prend que de la main de Thémis : ces foules nobles et héroïques ne sont point difficiles. L'empressement est la seule action de ce tableau ; et toutes les expressions qui ne seront ni basses ni ignobles, sont bonnes pour ce sentiment.
Elle lui arrache son casque, son bouclier et sa pique, tandis que la Terreur et la Fuite sont empressées à atteler son char, c'est à dire, deux figures de femmes auxquelles on donnera ce que l'on pourra du caractère indiqué par le poète : la scène se passe au dehors du palais, et ne présente aucune variété de site avec le tableau précédent. On ne représentera dans celui-ci que les parties de ce même palais que l'on jugera nécessaire de faire voir.
Ils arrivent auprès de Jupiter assis sur le mont Ida. Ces vues de montagnes permettent d'enrichir ces tableaux par des paysages et des vues champêtres qui ne tirent aucune conséquences, et qui, sans trop occuper le spectateur, ne servent qu'à l'amuser.
On le voit monté sur son char, et ce char avec les chevaux s'enfonce dans les eaux. Ce moment me paraît assez neuf en peinture, d'autant plus que l'on pourrait présenter les eaux suspendues, ou plutôt élevées sur la superficie, formant une voûte claire et lumineuse pour laisser passer et recevoir le dieu.
On voit ce prince assis sur les bords du Xante, reprenant ses esprits, environnés de guerriers qui le soutiennent ; ils tiennent encore le vase qui contenait l'eau qui l'a réanimé, et leurs différents mouvements d'inquiétude et d'agitation, prouvent que l'arrivée d'Apollon était fort nécessaire ; ce dieu paraît en effet au moment d'arriver.
Cette composition est d'autant plus nécessaire à mettre dans cette suite, qu'elle rend exactement le texte d'Homère, et qu'elle donne une idée juste de la marine des anciens ; cette idée rappelle que jusqu'aux derniers siècles, les vaisseaux se sont peu écartés de cette médiocre proportion. |
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